Laval, le 16 juin 2014– La Table de concertation de Laval en condition féminine (TCLCF) joint sa voix au Réseau des Tables régionales de groupes de femmes du Québec pour dénoncer les coupures annoncées au programme À égalité pour décider dans le budget du gouvernement Couillard. Les Tables régionales de groupe de femmes considèrent ces coupures tout simplement indécentes.
Le programme À égalité pour décider vise à soutenir financièrement les organismes qui, partout à travers le Québec, font la promotion de la place des femmes en politique et tendent à favoriser leur participation citoyenne. Depuis sa création, il y a plus de 10 ans déjà, il a contribué à augmenter la présence des femmes en politique tant au plan municipal que provincial, à inciter plus d’une femme à faire le saut en politique et aussi à surmonter divers obstacles pour y demeurer. Le programme dispose d’un budget annuel de 1 million $. Le gouvernement, dans son dernier budget, prévoit le réduire à 500 000$, soit une coupure de 50%.
À la suite des élections générales québécoises, où aucun des partis n’a atteint la parité de candidatures entre les femmes et les hommes à l’exception de Québec solidaire, on ne compte plus qu’une seule femme élue dans les six circonscriptions lavalloises et que 34 à l’Assemblée nationale, ce qui constitue à peine 27% de l’ensemble des élus. Face à ce recul de 5% par rapport aux dernières élections, quel message le gouvernement veut-il nous envoyer? Dans le monde municipal, on compte à peine 17 % de mairesses et 32 % de conseillères à l’échelle provinciale et seulement 27% d’élues au sein du conseil municipal à Laval. Dans ce contexte, que doit-on comprendre de l’importance que le gouvernement libéral accorde à la parité de représentation des femmes et des hommes dans les conseils municipaux?
La ministre responsable de la Condition féminine a justifié cette décision en disant que la sensibilisation se ferait à travers l’ensemble de l’œuvre de son ministère. Le Réseau des Table tient à rappeler que ce sont les Tables régionales de groupe de femmes qui sont les mieux placées pour faire cette sensibilisation auprès des actrices et acteurs régionaux, des futures candidates et des élues avec qui elles sont en contact régulier et auprès de qui elles font ce travail depuis plusieurs années déjà. Selon Blanche Paradis, la coordonnatrice du Réseau : « Sabrer de moitié dans le programme, c’est nuire à ce travail essentiel et mettre en péril des avancées fragiles. »
En fait, ce gouvernement nous envoie le message qu’il se soucie peu de la présence des femmes à l’Assemblée nationale et dans le monde municipal et que son programme d’austérité économique s’applique sans discernement. « Ces coupures menacent le maintien du projet Lavalloises d’influence, porté depuis 2004 par la TCLCF, ainsi que les activités qui en découlent, soient les formations, les conférences et les activités de réseautage, dont bénéficient des centaines de Lavalloises désireuses d’investir les sphères de pouvoir. » de préciser Marie-Eve Surprenant, coordonnatrice de la TCLCF. La TCLCF et son Réseau lancent un appel à tous les élus préoccupés de l’égalité pour les femmes de tout faire pour ramener le gouvernement à de plus justes dispositions à l’égard de la place des femmes en politique et dans les lieux de pouvoir. C’est une question élémentaire de démocratie.
Commentaires